A travers des articles statistiques, à travers des articles de fond aussi divers que les mutilations volontaires, le code de justice militaire, la notion de fusillés pour l'exemple, l'ambition du Prisme est de fournir un ensemble d'informations permettant aux lecteurs d'appréhender en toutes connaissances de causes et sans parti pris de notre part la problématique des fusillés du conflit 14/18. Notre but n'est pas de juger mais de présenter, d'analyser les faits, de les porter à la connaissance de nos concitoyens au sujet d'une question qui n'est pas seulement d'ordre historique mais enjeu aussi d'un débat mémoriel, encore présent aujourd'hui.

vendredi 22 décembre 2017

Le soldat Robert, un militaire "passé par les armes" lors d'une mutinerie à la SD

     Prisme poursuit ses investigations ; en attendant la parution du prochain article sur l’année 1918, nous évoquons une catégorie que nous avons déjà présentée dans un précédent article : les N-MPLF. Comme Prisme l’indiquait dans cet article, ces fiches sont souvent incomplètes ou mal remplies, ce qui est normal ; il ne faut pas s’en étonner, il ne faut pas oublier que les fiches dites des N-MPLF n’ont jamais été destinées à paraître sur les livres d’or des communes, ni à être publiées, encore moins à être diffusées sur internet.

Parmi les fiches des N-MPLF, il existe un certain nombre de militaires pour lesquels les chercheurs ont peu d’informations, ou avaient peu d’informations pour le cas évoqué. Les informations nécessaires à la compréhension d’un évènement sont parfois éparpillées sur plusieurs sites, dossiers, ou au sein des familles de fusillés comme c’était le cas pour Pierre Mestre.

Nota : toutes les captures d’images non sourcées présentées dans cet article sont issues de MDH/SHD Dossiers fusillés, les autres documents sont sourcés. Les phrases en italique sont la copie exacte des documents originaux quelle que soit leur apparence.

     Dans le cadre de l’établissement de la base statistique du prochain article sur l’année 1918, en validant l’ensemble des cas et les éléments factuels inhérents, Prisme s’est intéressé au destin d’un militaire du 131e régiment d’infanterie : le soldat Robert Victor Jules. La rédaction de la fiche de N-MPLF laissait planer un doute sur l’existence d’un jugement en conseil de guerre, doute que Prisme devait dissiper.

Comme pour le soldat Mestre pour lequel Prisme avait publié un article montrant que ce militaire avait été victime d’une erreur judiciaire, les indices de départ sont minces. Peu de documents connus mais la comparaison s’arrête là.

Le premier document qui évoque le soldat Robert est sa fiche de N-MPLF. Une mention qui y est portée : passé par les armes, ce qui semble suggérer qu’il serait passé devant un conseil de guerre temporaire aux Armées, mais la seconde précision « sur le champ de bataille » tempère quelque peu la 1ère interprétation.


Reste à retrouver le jugement, éventuellement celui du conseil de révision ou la demande de grâce. Ce militaire appartenait au 131e RI, ce qui signifie qu’en cas de condamnation devant un conseil de guerre, Robert aurait dû passer en jugement devant un conseil de guerre de la 125e DI. Mais le registre des jugements de cette division s’arrête en juillet 1917. L’état des bulletins n°1 demandés par le commissaire-rapporteur de la 125e DI en janvier 1918, ne mentionne aucune demande concernant un militaire du nom de Robert. Il n’existe pas de minutiers pour 1917 comme pour les autres années de guerre. Enfin, il n’existe pas de dossiers de procédure entre le 17 décembre 1917 et le 10 janvier 1918.

La piste va-t-elle s’arrêter là ?

L’acte de décès de ce militaire permet de continuer les recherches. Le 1er indice concerne l’unité qui a déclaré le décès de Robert ; ce n’est pas la sienne, ce qui laisse planer plusieurs hypothèses. La 2e indication est le lieu du décès « Piste de Monaco ».


La piste de Monaco est située au sud-est de Craonnelle.


Le centre de Monaco est, entre autres, un cimetière militaire provisoire qui est situé à environ 2kms au nord/nord-est de la commune de Chaudardes, le long du chemin de Monaco.


Seconde partie du l’acte de décès du soldat Robert :


Pour l’instant, le mystère demeure sur ce cas, mais Prisme a, depuis longtemps, des présomptions. Une certitude, Robert n’était pas dans son unité lors de son décès. Ces indices sont troublants.

La fiche matricule de Robert n’est pas très documentée. Néanmoins elle nous apporte 2 confirmations : le lieu du décès de ce militaire et l’unité. Robert était détaché à la section spéciale de discipline de la 125e DI.


Voici ce que précisait, le 1er décembre 1917, le major général Debeney au sujet des sections de discipline : mais tous ces hommes (acquittés, condamnés avec sursis, condamnés avec suspension de peine) peuvent, si leur conduite devient habituellement mauvaise et s’ils se montrent coutumiers d’indiscipline, être versés dans une Section de discipline. Il reste entendu que les Généraux ayant décidé la suspension de peine pourront toujours, s’ils le jugent utile ou nécessaire, prononcer le retrait de cette suspension.

Cet extrait de la fiche matricule du soldat Robert porte la même mention « passé par les armes » que la fiche N-MPLF.

La recherche se poursuit.

Dans la série 11 J, les recours en révision de certaines Armées comportent des indices intéressants. Dans sa séance du 22 janvier 1918, le conseil de révision de la 6e Armée a statué sur les recours présentés par les soldats Dapoigny et Lenepveu, condamnés à la peine de mort le 17 janvier 1918 par le conseil de guerre de la 125e DI. Le conseil de révision de la 6e Armée a cassé et annulé, à l’unanimité, le jugement rendu par le conseil de guerre de la 125e DI, et renvoyé le dossier de procédure devant le conseil de guerre de la 9e DI pour y être statué à nouveau. Le jugement prononcé par le conseil de guerre de la 125e DI est présent dans le dossier du conseil de révision de la 6e Armée ; une information intéressante y est mentionnée.


Les soldats Colard, Portier, Dapoigny et Lenepveu sont inculpés dans cette affaire et font partie de la section de discipline de la 125e DI coupables d’avoir, le 3 janvier 1918 à l’ouvrage de Monastir, exercé des voies de fait envers leur supérieur.

Nous avons plusieurs indices concordants :

-la date du 3 janvier 1918
-le lieu, la piste de Monaco et l‘ouvrage de Monastir sont assez proches, à 2kms environ
-l'unité : la section de discipline de la 125e DI

Y a-t-il un rapprochement à établir entre Robert et ce dossier ?

Le dossier de procédure du conseil de guerre de la 9e DI apporte la réponse à cette énigme. Il était donc normal de rien retrouver dans les archives de la 125e DI. 

La section de discipline de la 125e DI, rattachée au 113e RI, regroupait plusieurs militaires dont Robert Charles Victor, Dapoigny Robert Jules, Colard Henri du 131e RI, Lenepveu Emmanuel, Keraudren Pierre et Portier Ferdinand du 76e RI.

Le rapport du substitut du commissaire-rapporteur indique :

Le 3 janvier 1918 vers 21h30, le caporal Pingat, du cadre de la section spéciale, sommait le disciplinaire Keraudren, sorti de son abri, d’y rentrer. Au lieu d’obéir, Keraudren lança 2 grenades offensives sur le caporal Pingat, qui éclatèrent sans le blesser. Keraudren gagna alors un dépôt de grenades voisin, et commença à  arroser  les abris des caporaux et des sous-officiers. Alertés par le bruit, Keraudren fut rejoint par Dapoigny, Colard, Portier et Lenepveu. Après quelques instants d’accalmie, le tir de grenades repris de plus bel sur l’abri des gradés qui se trouvaient ainsi assiégés. Les autres gradés, l’adjudant Ombredane, les caporaux Pingat, Biteur, Vernède tentèrent à plusieurs reprises de les cerner par le sud, le sud-est et l’ouest du dépôt. Mais les mutins ne furent pas surpris et leur envoyèrent des grenades à 3 reprises, qui obligèrent ces sous-officiers à battre en retraite. Les mutins furent ensuite abordés, par le nord du dépôt, par les gradés renforcés par d’autres, ce qui obligea les mutins à regagner leurs abris où ils restèrent calmes, non sans que Keraudren ait essayé de donner un coup de couteau au caporal Pingat. Le tir a duré une vingtaine de minutes. Une centaine de grenades ont été lancées. Trente environ n’ont pas éclaté, on les retrouvera le lendemain matin armées aux abords des abris G et F et du dépôt H.

L’abri D était normalement occupé par les disciplinaires Colard, Portier, Dapoigny et Keraudren. L’abri C était normalement occupé par les disciplinaires Gally, Robert et Lenepveu. L’abri E était normalement occupé par les disciplinaires Gruyer et Le Bidre. Les abris C et D, dont les 2 entrées sont distantes d’environ 8 mètres, ne sont séparées que par une cloison de planches.




Le 4 janvier, malgré la surveillance mise en place, en démolissant l’arrière de leurs abris, les 6 disciplinaires ont pu quitter le camp après la soupe du matin en 2 groupes : Colard, Portier, Dapoigny et Keraudren, Robert, Lenepveu. 
Ces hommes ont erré, à la recherche de vin, aux environs des coopératives de Tabarin et de Craonnelle. Vers 15h, Dapoigny se laissait arrêter sans difficulté. Colard et Portier regagnaient volontairement leurs abris vers 18heures.


La route de Craonnelle étant barrée par les hommes du génie, le 131e reçut l’ordre d’envoyer une forte patrouille de Craonne vers La Hutte. De leur côté, les gradés s’étaient lancés à leur poursuite. Vers 11h45, la patrouille de la section de discipline a rejoint les 3 disciplinaires aux environs du relais des coureurs et non loin du PC Fillot. Les témoins sont unanimes à affirmer que l’attitude de ces 3 hommes était menaçante et qu’ils paraissaient prêts à tout sauf à se rendre. Isolés en tête de la patrouille, les caporaux Pingat et Bileur ont sommé les 3 hommes de se rendre par 3 fois. Ceux-ci, au lieu d’obéir, ont continué à avancer sur eux, à la fois menaçants et gouailleurs. La scène se précipite, 4 coups de feu partent ; Robert tombe mort, Keraudren mortellement blessé fait quelques pas puis succombe, Lenepveu blessé est à terre et demande grâce.

Ces 3 militaires étaient responsables de l’incendie d’un dépôt de récupération situé sur la route de Craonnelle à Pontavert, à 200 mètres environ à l’ouest de son intersection avec la piste de Monaco, contenant 3 à 4 caisses de fusée éclairantes, 6000 cartouches et environ 700 grenades.

Les soldats Bascoul et Léaurat de la Cie 4/55 du génie en témoignent :


Les évènements du 4 janvier sont attestés par 2 soldats Caron et Cliquet qui n’appartiennent pas à la section de discipline.


Ces militaires avaient mis en joue Robert, Keraudren et Lenepveu.

Le 5 janvier, le lieutenant Denagiscarde, substitut du commissaire-rapporteur du conseil de guerre, s’était transporté sur place pour procéder à la description de l’état des lieux (voir le schéma ci-dessus) ; il a constaté des traces d’explosion de grenades en plusieurs endroits, principalement aux abords de l’abri des caporaux.

L’objectif de cet article n’étant pas la présentation du cas des condamnés à mort Dapoigny et Lenepveu, mais d'exposer les circonstances du décès du soldat Robert, nous nous contenterons donc d’évoquer quelques éléments de ce dossier visant à éclairer, à travers les interrogatoires des témoins et inculpés, les évènements survenus les 3 et 4 janvier 1918.

Les interrogatoires des inculpés et ceux des témoins divergent.

En ce qui concerne les évènements du 3 janvier au soir, les inculpés ont nié avoir lancé des grenades, mais leurs déclarations sont contradictoires. Lenepveu indiquait : Keraudren est sorti, j’ai entendu bientôt des éclatements de grenades, lorsqu’ils eurent cessé, je suis sorti. J’ai vu Keraudren frapper à la porte de l’abri des caporaux, il est revenu avec nous dans notre abri. Le disciplinaire Portier soulignait que Keraudren était en chandail, ivre avec les souliers délacés. Dapoigny indiquait : nous avons en effet dans la matinée [du 4] causé des évènements de la nuit. Keraudren a reconnu avoir lancé des grenades sans autre précision. Il était encore très excité, il parlait de tout chambarder. Comme Colard, Portier répéta qu’il dormait profondément et qu’il n’avait rien entendu. Le disciplinaire Gally a certifié que Robert était resté dormir dans la sape contrairement à Lenepveu qui l’a quittée vers 21h30 et n’était pas encore rentré à minuit, et indiqua n’avoir plus entendu aucun bruit dans l’abri D, je puis dire qu’il y a les plus grandes chances pour qu’ils n’y fussent pas car s’ils avaient été présents, je n’aurais pu manquer de les entendre.

Avant d’être transféré à la section de discipline, Gally appartenait à la Cie 4/55 du génie et ses anciens camarades jugeaient sévèrement les disciplinaires.


L’adjudant Bethfort a indiqué avoir fait le tour de l’abri C pendant les échauffourées au soir du 3 janvier, et il n’a trouvé que les disciplinaires Gally et Robert. L’adjudant Ombredane a affirmé avec reconnu Colard parmi les lanceurs. Le caporal Barthès expliquait qu’il n’y avait qu’un lanceur au début ; quelques minutes après, le tir est devenu beaucoup plus intense, les éclatements étaient presque simultanés et à ce moment, il y avait au moins trois lanceurs qui jetaient des grenades.

Pour la journée du 4 janvier, tous les témoins de la section de discipline, ou des autres unités, affirment avoir bien entendu les sommations, mais Lenepveu a nié avoir reçu ou entendu les sommations et a prétendu avoir été blessé debout, alors qu’il demandait grâce. Un militaire du 131e RI précisait qu’il était prêt à tirer si le caporal Pingat ne l’avait pas fait.

Le colonel de l’Infanterie Divisionnaire 125 avait rappelé aux gradés de la section de discipline après les incidents du 3 janvier, à l’exécution du règlement qui les autorisait à faire usage des armes si c’était nécessaire pour forcer l’obéissance. Le colonel faisait allusion à l’article 121 du règlement sur le service en campagne qui dit : Les officiers et les sous-officiers ont le devoir de s’employer avec énergie au maintien de la discipline et de retenir à leur place, par tous les moyens, les militaires sous leurs ordres, au besoin, ils forcent leur obéissance ».

Il faut rappeler qu’en dehors des manquements au devoir militaire ou fautes contre la discipline sanctionnés par des punitions allant de la consigne de quartier jusqu’à la prison, pour obtenir l’obéissance entière, le commandement dispose de deux leviers. L’un a été fourni par le législatif : le Code de Justice militaire de 1857, modifié en mai 1875 pour le temps de guerre. L’autre a été fourni par l’exécutif : l’article 121 du Règlement sur le Service en campagne, promulgué le 2 décembre 1913 sous la signature du Président de la République, Raymond Poincaré.

Le 17 janvier 1918, lors du jugement devant le conseil de guerre de la 125e DI, Dapoigny et Lenepveu ont été condamnés à la peine de mort à l’unanimité. Colard a été condamné à 10 ans de travaux forcés, Portier à 15 ans de travaux forcés. Dans les notes d’audience de la séance du 17 janvier, aucun des 4 condamnés n’a reconnu avoir lancé des grenades.

Le commissaire-rapporteur n’a pas été saisi d’un ordre d’informer contre les caporaux Pingat et Biteur.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, Dapoigny et Lenepveu s’étaient pourvus en révision devant le conseil de révision de la 6e Armée qui avait cassé et annulé ce jugement. Le conseil a justifié sa décision en indiquant que le jugement ne mentionnait pas la prestation de serment de 4 des huit témoins cités.


Rejugés le 24 janvier 1918 par le conseil de guerre de la 9e DI, Dapoigny et Lenepveu ont nié avoir participé à ces violences, en contradiction avec le témoignage des gradés. Dapoigny a été condamné à 20 ans de travaux forcés avec dégradation militaire pour voies de fait commises avec préméditation ou guet-apens par un militaire envers un supérieur, Lenepveu a été condamné à la peine de mort pour le même motif, mais la peine fut commuée en celle de travaux forcés à perpétuité.
Il faut remarquer qu’une erreur s’est glissée dans la plupart des documents, le patronyme correct de Lenepveu est Leneveu.

Leneveu a été « renvoyé dans ses foyers » le 28 décembre 1921. Dapoigny, qui avait été transféré à la section de discipline le 11 octobre 1917, puis évacué pour maladie le 16 novembre, était de retour à la section de discipline le....3 janvier 1918. Marié à Paris en 1926, ce dernier y décédera en 1961.

Pour le soldat Robert, sujet de cet article, comme pour Keraudren, l’action publique s’était éteinte. La fiche de N-MPLF de Keraudren est plus précise que celle de Robert : « tué au cours d’une mutinerie le 4 janvier à Craonne ». Sans le jugement du conseil de guerre de la 9e Division, le rapprochement entre les fiches de N-MPLF de ces militaires était difficile à faire.

Les faits sont maintenant établis. Les soldats Keraudren et Robert sont des exécutés ou « exécutés sommaires ». Ils ont été tués par le caporal Pingat. Les évènements du 3 janvier ont certainement « pesé » dans le comportement des 2 caporaux, et sans porter de jugement de valeur sur l’article 121, ces 2 caporaux ont, comme le préconisait le colonel de l’Infanterie Divisionnaire 125, agi dans le cadre de ce règlement. Les circonstances générales sont établies. Bien évidemment, les témoignages divergent sur les moments les plus cruciaux des évènements du 4 janvier. Lors du jugement devant le conseil de guerre de la 9e DI, les témoins de la scène, 2 adjudants, 3 caporaux et 3 soldats, ont raconté des évènements similaires. A l’opposé, la déposition de Leneveu est assez différente. Cela se comprend ; devant le conseil de guerre, dans les circonstances des 3 et 4 janvier, Leneveu « jouait sa vie ». La fiche de N-MPLF de Keraudren parle de mutinerie mais cela n’a rien à voir avec les mutineries qui ont secoué l’armée française au cours du printemps et de l’été 1917. Dans le dossier de procédure, même si le passé de Keraudren était « entaché » de plusieurs condamnations pour violences, on s’aperçoit que l’abus de vin est l’une des causes du déclenchement de cette mutinerie.

Pour l’instant, avec les documents en sa possession, Prisme ne peut aller plus loin sans rentrer en dialectique, et comme le disait le général Bach : l’historien est à l’aise tant qu’il présente des preuves archivistiques. Il en est tributaire mais il n’arrête pas sa réflexion quand celles-ci se raréfient. Au-delà, il conceptualise et émet des hypothèses, des paradigmes, termes scientifiques bien identifiés. Il quitte le domaine de la preuve irréfutable pour entrer en dialectique.

Comme nous l’avons dit précédemment, l’objet de cet article du Prisme n’est pas la présentation du jugement des soldats Dapoigny, Leneveu, Colard et Portier, mais la recherche de la cause du décès du soldat Robert, qui désormais est établie comme celle de Keraudren. Les cas de ces 2 militaires sont maintenant clairement classés parmi les « exécutés sommaires ».
Au début de cette recherche, les indices étaient ténus. Après avoir examiné beaucoup de dossiers, Prisme a trouvé une piste qui s'est avérée très intéressante. C'est un enseignement à retenir. Parmi les milliers de documents archivés au SHD ou aux Archives Nationales, il peut se trouver des données susceptibles de faire avancer une recherche, d'éclairer les dossiers peu ou pas renseignés. C'est l'une des raisons pour laquelle Prisme n'est pas favorable à ce que certains appellent la "réhabilitation collective", terme impropre car juridiquement une "réhabilitation" ne peut être qu'individuelle.  


Pour André


1 commentaire:

  1. bonjour,
    Encore un magnifique exemple du travail de Prisme qui clouera le bec des quelques détracteurs.
    Vous vous souvenez que j'avais eu un échange fructueux avec le général à propos de la rigueur scientifique et du vocabulaire, nulle remarque de cet ordre sur cette communication, hormis un point de détail ici:
    Les évènements du 3 janvier ont certainement « pesé » dans le comportement des 2 caporaux, et sans porter de jugement de valeur sur l’article 121, ces 2 sous-officiers ont, comme le préconisait le colonel de l’Infanterie Divisionnaire 125, agi dans le cadre de ce règlement.

    les caporaux ne sont pas, il me semble, des sous-officiers
    il faudrait vérifier que ce qui est autorisé aux officiers pour forcer obéissance des soldats l'est pour des caporaux!

    Cordialement CC

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